Damassine AOP
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La Damassine reine des spiritueux

la gazette de la région n°34 du 27 septembre 2017.   sFrançois Christe

Terroir jurassien 

Le 13 septembre dernier, la ville d’Olten accueillait le concours national d’eaux-de-vie, initié par l’association DistiSuisse. Pour les producteurs jurassiens, l’événement aura été l’occasion de faire honneur à leur terroir, en particulier à l’une de ses saveurs emblématiques: la sublime et inimitable damassine! Lors de ces joutes, organisées tous les deux ans, la production de l’Ajoulot Alain Perret s’est particulièrement distinguée...

Une médaille d’or, une autre d’argent, le tout assortie d’une distinction particulière! Tel est la moisson récoltée, à Olten, par Alain Perret, le 13 septembre dernier, lors du concours national d’eauxde-vie.

En dépit de sa brillante performance, cet arboriculteur indépendant a le triomphe bien mesuré.

Une performance d’autant plus remarquable que 504 spiritueux, en provenance de toute la Suisse, étaient alors soumis à la sagacité d’un jury d’experts. Pour ce producteur de damassine, ce prix d’excellence est une marque de reconnaissance, bien entendu, mais également une invitation à perséverer dans la voie qu’il s’est tracée. «Une telle consécration est la bienvenue, c’est un encouragement. Elle nous donne un peu de visibilité et, surtout, valorise l’Ajoie et le canton du Jura. La fabrication de la damassine est un long processus qui suppose plusieurs étapes. Cette distinction nous rassure. Elle nous prouve que nous sommes dans le juste et dans le vrai.»

Un homme de la terre Né en 1969, à Porrentruy, là où il a grandi, Alain Perret sait depuis longtemps qu’il «fera le paysan», selon l’expression consacrée en terre ajoulote. Comment échapper à un tel destin, lorsque l’on est fils d’agriculteur et que l’on a acquis très tôt le goût des travaux des champs? À l’issue de sa scolarité obligatoire, il fréquente donc l’École d’agriculture de Courtemelon, tout en exploitant le domaine familial aux côtés de son père. Devenu agriculteur diplômé, il entreprend alors une nouvelle formation d’arboriculteur. Fort de ce second diplôme, il plante dix mille arbres sur sol ajoulot et, surtout, fait une rencontre décisive. Aujourd’hui, soit trente ans plus tard, Alain dissimule mal son émotion, lorsqu’il l’évoque: «Claude Roth a joué un rôle déterminant dans ma vie. Il a eu un impact considérable sur moi. Il m’a enseigné l’aspect commercial de l’arboriculture et a su me convaincre de m’y consacrer pleinement.» À défaut d’être un arboriculteur professionnel, Claude Roth, à la tête d’une manufacture horlogère, est un excellent amateur, un passionné averti.

Les revers de la mondialisation Propriétaire de vergers dans la Baroche, l’industriel ajoulot prend le jeune arboriculteur sous son aile. Il lui cède son verger, lui dispense ses conseils, lui donne le goût d’entreprendre et l’accompagne dans son projet. Ce soutien sera d’autant plus précieux que le futur entrepreneur voit grand: il a pour ambition de cultiver massivement en vue d’alimenter les gros distributeurs en produits fruitiers. Un business censé bien nourrir son homme. C’était compter sans la mondialisation et les revers qu’elle fera subir aux petits exploitants régionaux, lorsqu’elle déploiera tous ses effets. Notre arboriculteur comprend vite que le combat qu’il mène est un peu celui du pot de terre contre le pot de fer: dans les années 1990, les producteurs fruitiers se trouvaient alors dans une situation comparable à celle des producteurs laitiers aujourd’hui.

Deux autres producteurs jurassiens primés à Olten

Deux autres producteurs de damassine AOP se sont également distingués à Olten, le 13 septembre dernier, lors du concours national d’eaux-de-vie organisé sous l’égide de Distisuisse. Le Vignoble Clos des Cantons, exploité par la famille Fleury, d’Alle, a ainsi obtenu une médaille d’or. Pour sa part, la Distillerie Schneider Sàrl, à Cornol, a décroché deux médailles d’argent. Pour Victor Egger, responsable de la Station d’arboriculture de la Fondation rurale interjurassienne, ces résultats témoignent des efforts consentis depuis une vingtaine d’années afin d’améliorer la qualité des eaux-de-vie du terroir jurassien, lesquelles rivalisent désormais avec les meilleurs produits 

 

 

 

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